dimanche 15 janvier 2012

Souvenirs de pluies...goutte à goutte

J'aime la pluie. C'est jeté.


C'est un peu fou d'aimer ce qui tombe du ciel et nous mouille, trempe, détrempe, rince, douche, sauce, inonde, arrose, imbibe et j'en passe.
Parfois gelée, parfois tiède, parfois battante, parfois torrentielle, parfois crachine, parfois fine, elle nous oblige à nous abriter ou nous jette sur les trottoirs armés d'un parapluie qui fait aussi office de bouclier contre ceux des autres guerriers de la pluie.

Pourtant, quelques pluies m'ont plu et depuis j'aime la pluie.
Celle-ci ramène à la surface de ma mémoire des gouttes de souvenirs.


Pluie de nuit sur Paris,
réveillé par le battement de la pluie sur le toit, on entrouvre une fenêtre pour mieux l'entendre et sentir son odeur. On laisse soudain entrer la vague de fraîcheur que cette ondée salvatrice amène en ce mois d'août étouffant. Elle tambourine et éclate en une multitude de gouttes et rigoles sur les pavés de la capitale et lave les trottoirs des traces laissées le jour par les pieds dé-vêtus de tongs des passants. Elle martèle et malmène tout de ses gouttes, à l'abri et pourtant attiré par à elle irrémédiablement c'est dans ces petits moments pluvieux que j'aime plus que tout cette ville vivante qu'est Paris.

Pluie sur la mer,
qui n'a pas vécu une baignade sous la pluie n'a pas vécu (oui soyons excessifs)! Enfant quel ne fut pas mon étonnement en m'apercevant que la pluie, les pieds dans la mer, est chaude! Au lieu de courir nous réfugier quelque part on se jette plutôt à l'eau, ciel et mer s'unissent autour de nous pour notre plus grande joie.

Pluie sur Bangkok, 
brutale, comme un torrent venue du ciel, elle s’abat sur la ville et nous abat d'un même mouvement! En une heure elle a remplit les rues, une rivière a remplacé cette ruelle et nous empêche d'aller voir le temple de l'autre côté de la rue que nous nous apprêtions à visiter quand elle nous a eu! Tout d'un coup nous voyons passer un rat qui nage dans le sens du courant, l'eau est déjà montée à plus de 50 cm par endroits et c'est au tour des blattes de s'envoler afin de sauver leurs nids et leur vie. Les cris des femmes fusent, les enfants courent, je me perche sur une chaise. Après une heure d'attente et en désespoir de cause nous ôtons nos chaussures, nous coiffons de nos sacs plastiques, imitant les locaux, et partons nu-pieds à l'attaque des rues inondées en riant de nos looks improbables!

Pluie au Japon,
on connait le Japon pour ses champs de parapluies transparents qui traversent les rues tokyoïtes. Moi je me souviens instantanément d'une autre pluie que celle de Tokyo, celle du Mont Aso (Ile de Kyūshū). Comment une journée de soleil écrasant peut-elle finir en saucée? C'est ce que nous avait annoncé notre hôte, en bons français incrédules nous avions cependant eu la sagesse de nous armer des panchos de pluie ressemblants plus à des sacs poubelles que des K-way, avec la conviction que même en rêve nous ne les mettrions pas. Vers 17 heures, en quelques secondes le ciel s'assombrit, il fait nuit en cinq minutes et le ciel s'ouvre et un saut géant nous est jeté de là-haut pour refroidir nos coups de soleil, crise de rire en bord de route, seuls imprévoyants à avoir raté le bus et à attendre avec un troupeau de chevaux détrempés que la colère du ciel cesse...instantanément, après quinze minutes! J'ai la reminiscence de ce paysage à couper le souffle, nous sommes au pied d'un volcan en activité et les éléments se déchainent : nous sommes bien peu de choses, perdus sur cette île magique...ces quinze minutes résument pour moi, à elles seules, la poésie de ce merveilleux pays qu'est le Japon.

Pluie bretonne
on l'appelle crachin, on la nomme ondée, on en couvre la Bretagne à la météo, et pourtant sans cela ce ne serait pas la Bretagne! Ces couleurs, ces bleus, ces gris, cette mer qui devient noire et menaçante, puis grise, assoupie comme attendant son heure pour se déchainer en déferlantes blanches. Ces verts encore de la campagne environnante, rappellent l'Irlande ou l'Ecosse. Les irlandais goutent la pluie avant de nous l'envoyer par dessus la Manche. Cette ondée je la vois venir depuis l'horizon, menaçante et éphémère, elle ne fait que passer pour nous rincer, puis le soleil déchire le ciel ainsi lavé. 
Il y a aussi ce crachin qui humidifie le visage sur les remparts de Saint Malo. Nul besoin de parapluie, quand on est en Bretagne c'est bien connu, votre seule arme est le ciré car le vent aura vite fait de vous décourager de le braver avec votre ombrelle de tissu et de fer, la retournant comme une jupe et la pliant en deux. Bref, aimer la Bretagne c'est accepter avec le sourire sa pluie :)

On entend râler, on entend pester contre elle et pourtant on ne peut la contrer, alors voyons-en la poésie et aimons la pluie!
Pour retrouver son odeur rien de tel que l'encens de Nature et Découverte ou un parfum Hermès. Enfin voici un petit moment de relaxation sous la pluie, rien de tel pour s'endormir!

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