jeudi 12 janvier 2012

Petits moments volés aux enfants dans leurs cabanes

J’aime penser que nous avons tous eu une cabane quand nous étions enfants que nous possédions tel un châtelain, gardions comme notre secret le plus grand et défendions comme un bastion face aux adultes et autres envahisseurs imaginaires.


A 8 ans je défendais mon navire en haut d’un arbre, avec ma longue vue qui se résumait à un rouleau de sopalin, les poches pleines de mures sauvages et les jambes lacérées par les branches et les ronces, avec ma meilleure amie nous étions les reines de l’arbre, et notre empire fut souvent attaqué mais jamais conquis !

A 10 ans, je « squattais » une cabane abandonnée dans la forêt que les groupes d’enfants s’arrachaient dans un remake plus tendre de la guerre des boutons…mais ce n’était pas MA cabane, je ne pouvais y cacher mes petits trésors et graver le tronc des arbres.

A 12 ans, j’eu la chance que, face à mon obsession, mon père m’en construise une « de luxe » dans le jardin, presque trop luxueuse elle attisait la jalousie de mes amis et j’y entreposais mes jouets et mes secrets, pourtant, trônant en plein milieu du jardin elle n’avait pas tout d’une cabane pour moi, trop « apparente », trop parfaite. En grandissant j’avais presque honte de garder cette cabane, trace de l’enfance que je me sentais quitter, nous détruisîmes donc ma dernière cabane dans un grand feu. Un regret, une honte, un pas vers l’âge adulte où les cabanes ne sont pas de mise…

Le charme d’une cabane c’est d’être cachée aux yeux du plus grand nombre et d’entraîner son petit maître dans des rêveries, des batailles et des histoires fantastiques et totalement irréelles, c’est leur magie et elles appartiennent à l’enfance. 


Le temps a passé et mon expérience des cabanes n’a pourtant pas pris fin, j’ai refusé de laisser partir ces petits moments de rêves que m’apportaient mes cabanes. Si vous aussi vous voulez vivre ou revivre ces instants magiques, je vous invite à lire la suite (toutes ces adresses sont testées et approuvées par l’auteur de ces lignes).

L’expérience qui se rapprochait le moins de ce que je recherchais fut le tipi, cela m’a rappelé les jeux d’indiens et cowboys, il manquait le totem et Petit Tonnerre… finalement je ne suis pas trop convaincue, de nuit c’est juste une grande tente, j’avais besoin de plus d’authenticité (même si une fouine tenta toute la nuit de pénétrer le tipi pour voler nos victuailles, je la combattis presque sans faillir ;)).


J’effleurais du doigt mon rêve avec la yourte mongole, une bonne approche de la cabane « pour adulte » venue de Mongolie, peu onéreux et dépaysant avec ses odeurs de crins de poney et son mobilier si typique.

J’ai surtout eu l’occasion de dormir chez un ami qui vit à l’année dans une grande yourte avec une ouverture vitrée au centre du toit, en plein sous bois, ce fut une expérience bien plus proche de ce que je recherchais : le bruit de la forêt qui nous entourait, la lumière du jour qui illumine peu à peu la pièce, une petite angoisse puis une paix immense m’ont envahies l’une après l’autre, en bonne citadine il m’a fallu un moment pour arrêter de guetter le bruit des voitures et découvrir le bruit du poulailler et des chevaux environnants, nos uniques voisins…
Au cas où l’expérience d’une nuit vous aurait vous aussi convaincus ayez la votre

J’atteins enfin le paradis en séjournant dans une cabane dans un arbre et là je touchais du doigt mon rêve : arrivée en tyrolienne, perchée en haut des arbres, isolement quasi total, bruit du vent, chants des oiseaux au réveil, décoration délicate et si « naturelle », un vrai rêve éveillé si ce n’était l’existence des voisins de la cabane d’à côté (oui je suis exigeante) et le prix dissuasif, je dis un grand OUI! 

A tous les amoureux de cabanes je conseillerais enfin la lecture suivante : « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson. Connu pour être adepte du vagabondage (« Petit traité sur l’immensité du monde »), amoureux de la nature et parlant couramment le russe, Sylvain Tesson m’a transportée au bord du lac Baïkal dans une cabane sibérienne : sa vodka, ses randonnées dans la neige et sur la glace, sa recherche de solitude, sa méditation face à la forêt m’ont emplie de paix et de rêves.
Je brûle de découvrir "un an de cabane" d'Olaf Candau et "Traité de la cabane solitaire" d'Antoine Marcel qu’il conseille ardemment, les avez-vous lu?

Bref je pense qu’il faut savoir rester un enfant et cultiver ses rêves, au fond, il reste des tout petits riens de mon enfance qui font de moi une grande enfant. Chaque fois que j’entends le mot « cabane », mon esprit s’échappe…

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